LMS commerciaux contre LMS Open Source ?

Un article récent d’eLearning Infos soulève une question fréquemment posée par les entreprises : “pourquoi pas un LMS open source plutôt que commercial ?”. La question est parfaitement légitime et mérite quelques repères en guise de réponse.

Que les partisans et détracteurs des 2 camps n’hésitent pas à exposer leurs arguments…

La pérennité

L’article d’eLearning Infos expose un faille de l’open source : la question de la propriété du logiciel, et donc de sa pérennité, car c’est bien cela qui intéresse les entreprises, investir dans une solution durable.

La scission évoquée entre Dokeos et Chamilo n’est en effet pas une 1ère dans le monde du libre. Dokeos est lui-même né d’une déclinaison de Claroline, autre LMS open source. Pourtant, Claroline n’a pas disparu. Simplement Dokeos et Claroline s’adressent aujourd’hui à 2 publics différents. Chamilo aura à trouver son propre public et, par sa philosophie et ses services, répondra peut-être à un autre besoin.

Rappelons aussi que la pérennité des LMS commerciaux n’est pas garantie, loin de là. Les fusions, acquisitions et changements de stratégie sont très courants dans un marché qui tente depuis longtemps de se consolider. On peut citer  IBM qui a annoncé l’an dernier le retrait de Lotus LMS.

La question de la pérennité est donc un problème récurrent dans les 2 camps.

Le coût

L’article d’eLearning Infos évoque à raison qu’il ne faut pas confondre Open Source et gratuité. Si la licence du logiciel est gratuite, il est vrai que des coûts plus ou moins cachés existent : paramétrage, personnalisation, hébergement, maintenance, etc… Mais là aussi, je pense qu’il est important de modérer le propos, au moins pour 2 raisons.

Le 1ère est que dans les 2 camps, il existe des LMS quasi “prêts à l’emploi” et d’autres nécessitant une profonde configuration (qui se justifie par une plus grande flexibilité). C’est le type de différence qui existe entre Dokeos et Moodle coté Open Source. On note aussi cette différence chez les LMS commerciaux, avec pour conséquence des coûts de mise en œuvre potentiellement très élevés pour certains LMS.

La 2nde raison est que la notion de coût peut être perçue de différentes manières, notamment coût financier et coût humain. Une entreprise qui dispose de l’infrastructure et de compétences informatiques internes peut tout à fait assumer la mise en œuvre d’un LMS Open Source par des coûts humains internes. A l’inverse, les entreprises qui tendent à externaliser leurs systèmes informatiques préfèreront le confort, la sécurité et la qualité de service des éditeurs commerciaux, ce qui a nécessairement un coût financier.

Alors, concurrence ou pas ?

J’ai explicité les notions de pérennité et de coût, mais d’autres aspects doivent être considérés dans le choix entre LMS commerciaux et Open Source : le périmètre fonctionnel, les services, les garanties, etc…

En tant que consultant, il m’est arrivé d’avoir à orienter des clients vers l’un ou l’autre de ces 2 modèles. Mais le choix a généralement été très clair après avoir soulevé quelques questions clés. Ce qui me permet de dire qu’il n’y a pas de vrai concurrence entre LMS commerciaux et Open Source. Chaque modèle répond à un besoin du marché.

Mais comme il faut toujours une exception à la règle, il m’est arrivé de me confronter à des cas de PME ou de départements d’entreprise souhaitant lancer une 1ère initiative e-Learning, à titre exploratoire et sans prise de risque financier… Dans ce cas, le match entre Open Source et LMS d’entrée de gamme peut être serré.

Et vous ? Quels retours d’expérience ? Quels arguments ?

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Commentaires (1)

  1. Sébastien FRAYSSE

    A suivre une intéressante discussion sur ce sujet, sur le hub « Pour un e-Learning ouvert » animé par Stéphane Wattier sur Viadeo (discussion « Interview sur le LMS Dokeos »).

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