Interview de la semaine: CERPOINT

27 mai 2010
Partager

Cette semaine, nous recevons Maria van Vlodrop, General Manager chez CERTPOINT.

Lorsque j’ai rencontré Maria sur salon Learning Technologies, à Londres, début 2010, j’ai tout d’abord été surpris d’être accueilli en français par une grande partie de l’équipe, puis de découvrir que CERTPOINT était implanté en France. J’ai ensuite été impressionné par les démonstrations de CERTPOINT VLS, un LMS au périmètre fonctionnel très large, en pointe sur tous les sujets innovants, social learning et mobilité notamment.

C’est donc avec un très grand plaisir que je vous propose de découvrir un éditeur avec lequel il faudra compter…

Sébastien FRAYSSE (SF) – Pouvez-vous nous donner quelques tendances sur l’évolution de la demande en ce début d’année 2010 ? Comment se comporte le marché des LMS ?

Maria van Vlodrop (MVV) – En 2010, nous devons faire face à un resserrement des budgets et en même temps à la demande de faire plus avec moins ! Dans ce contexte complexe, il y a 3 domaines clés dans lesquels la formation et le développement des compétences doivent faire leurs preuves en 2010.

Technologies mobiles

Les technologies mobiles ont énormément évolué ces dernières années. L’impact sur la formation et le développement des compétences en 2010 sera tangible. On s’attend à ce que les employés utilisent leurs téléphones mobiles pour apprendre de diverses manières. Ils les utiliseront comme outils de support de la performance pour identifier, appeler et échanger avec les experts utiles. Ils accèderont à Internet depuis leur mobile pour répondre à des questions. Ils utiliseront les réseaux sociaux et autres ressources communautaires pour trouver des connaissances partagées en interne et en externe.

C’est déjà le cas, et cela va continuer à se développer dans les années à venir, posant à la formation 2 défis. Le premier : rendre l’apprentissage mobile déjà en place aussi bénéfique et efficace que possible. Le second : ajouter l’apprentissage mobile aux systèmes de formation existants. Ce n’est plus une simple option.

Le défi des médias sociaux

Si 2009 a été l’année de l’émergence mondiale de Twitter (triplant sa base américaine jusqu’à 18 millions d’utilisateurs), alors 2010 devrait voir sa mise en application dans la formation et le développement des compétences. Les médias sociaux sont à n’en pas douter l’un des plus importants outils dont nous disposons pour la formation. Ils nous aident à apprendre de la manière la plus naturelle pour nous : en posant une question et en recevant une réponse. Toutefois, ils ne fonctionnent qu’à la condition d’être utilisés de manière adéquate.

Le défi des médias sociaux pour 2010 n’est pas tant d’utiliser les médias sociaux pour la formation (ils le sont déjà), ni de trouver les bons outils (c’est important mais c’est un détail technique). Le challenge c’est : sommes-nous prêts à changer notre manière de faire en tant que professionnels de la formation et du développement des compétences pour nous adapter à cette nouvelle méthode d’apprentissage ?

Budgets, valeur et alignement

Dans ces temps difficiles, les coûts et les bénéfices de la formation sont plus que jamais importants. Le défi est simple : êtes-vous concentré sur l’impact de la formation pour votre organisation ? C’est ce que vos dirigeants attendent. Ils ne veulent pas une liste des cours que vous fournissez. Ils ne veulent pas un calcul de ROI complexe pour quelques interventions de formation. Ils veulent savoir quels sont les impacts positifs sur leurs priorités business pour un coût raisonnable. En quoi les technologies de la formation peuvent aider ? Elles peuvent aider en fournissant des rapports suffisamment pertinents pour prouver ce qui est fait et ce qui fonctionne. Toutefois, il n’est suffisant de fournir des faits. Les professionnels de la formation doivent être sûrs que les faits sont communiqués aux dirigeants en termes d’impact/bénéfices sur les affaires.

SF – CERTPOINT est peu connu sur le marché français. Disposez-vous d’une présence en France ? Quelle est votre principale référence ?

MVV – Notre première phase a été de fournir à nos clients mondiaux la capacité de supporter leurs opérations en France, avec le soutien de Business Support Managers (BSM) locaux lorsque nécessaire. Ensuite, nous nous sommes installés en France lors du lancement des projets Toyota et Lexus France, suivis de L’Oréal avec des BSMs français dans nos bureaux à Paris. CERTPOINT VSL est entièrement disponible en français, à la fois en termes d’interface utilisateur et administration du système.

Nous avons aussi une équipe à Bruxelles (qui parle français) qui peut facilement travailler avec nos clients français si besoin. Notre projet est aussi d’accroitre notre visibilité en France en investissant plus en termes de marketing et de relations publiques.

SF – CERTPOINT VLS est un produit très complet, incluant LMS, LCMS, gestion des compétences et performances, etc… Pourquoi opter pour un modèle « tout-en-un » plutôt qu’une offre modulaire comme nombre de vos concurrents ?

MVV – Il y a 4 avantages concrets à notre plateforme “tout-en-un” :

  • Vitesse (plus rapide à lancer et à adopter)
  • Prix moins élevé (une seule licence, moins de maintenance)
  • Moins de ressources humaines pour le support et la maintenance (efficacité)
  • Mises à jour plus faciles (une source unique à mettre à jour)
  • Simple à utiliser, une seule interface

De nombreuses sociétés revendiquent fournir une solution “tout-en-un”. Toutefois, en y regardant de plus près, on réalise que ce n’est pas le cas. Le signification de “Tout-en-un” est souvent perçue comme un LMS qui peut fonctionner en collaboration avec d’autres systèmes, une fois intégrés – ce qui signifie que les organisations commencent avec un LMS, puis achètent un LCMS séparé qu’ils intègrent, puis un outils de création de contenu, un outil de reporting, un outil de gestion des compétences, etc… C’est le modèle “meilleur de sa catégorie”, dans lequel chaque système est spécialisé sur une tâche et doit être intégré avec les autres pour fournir une solution complète.

De nombreuses organisations sont sur le point d’abandonner ce type de structure. Lorsqu’elles ont déjà une telle structure, elles doivent la maintenir et peut devenir difficile car elles doivent gérer plusieurs licences, plusieurs équipes, plusieurs schémas de mise à jour, plusieurs bases de données, etc… Le coût de maintenance d’une telle infrastructure pour l’organisation peut être significatif et n’est pas toujours prévisible dès le départ. Dans cette situation, les responsables de la formation doivent se préoccuper de l’intégration technique et impliquer davantage les équipes techniques pour gérer ces aspects.

Les organisations qui choisissent le modèle “meilleur de sa catégorie” le font car elles veulent que chaque système soit le “meilleur de sa catégorie” (par exemple, avoir le maximum de fonctionnalités). Toutefois, elles utilisent rarement l’ensemble des fonctionnalités disponibles. De plus, faire fonctionner l’ensemble de l’infrastructure requiert plus de temps et d’efforts.

Notre vision est différente. Depuis le premier jour (en 1996), nous avons identifié les problèmes du modèle “meilleur de sa catégorie” et décidé d’embaucher les meilleurs ingénieurs pour créer un produit nécessitant une faible maintenance, afin de permettre aux professionnels de se concentrer sur le formation plutôt que sur une intégration difficile et des problèmes techniques qui ne sont pas dans leur cœur de métier. L’idée était de créer un système holistique (“tout-en-un”). Nous avons donc développé une plateforme “tout-en-un” incluant tous les composants dont une organisation a besoin pour gérer sa formation dans un seul package. Nous avons été les pionniers dans ce domaine et avons déposé un brevet.

Un modèle holistique fait gagner aux organisations beaucoup de temps, d’effort et d’argent car le coût d’une plateforme de formation n’est pas simplement sa licence, mais aussi sa maintenance et les ressources nécessaires pour la faire fonctionner. Notre modèle permet à nos clients de croitre à leur propre rythme et de bénéficier d’un modèle de coût prévisible. Le résultat, c’est que nos clients restent avec nous sur le long terme car ils ont tout ce dont ils ont besoin pour former, dans un seul système et une seule licence (pour référence… Toyota : 12 ans, Black & Decker : 10 ans, Hartford Insurance : 14 ans).

D’un point de vue purement “transfert de connaissances”, quand le LCMS (avec ses fonctionnalités de création de contenu) est inclus au LMS, il n’y a pas besoin d’importer des contenus SCORM. Tout ce que les auteurs ont à faire est de publier dans le système par un simple clic. Cela permet de gagner beaucoup de temps et facilite les mises à jour.

En ce qui concerne le reporting, l’avantage est que notre système “tout-en-un” opère sur une base de données centrale de sorte que toutes les données de suivi soient gérées et manipulées en un seul lieu, pour un reporting plus facile, plus riche et plus fin.

Il y a beaucoup d’avantages pour les organisations à adopter un modèle “tout-en-un” breveté (rapidité, facilité d’utilisation, bas coût, mise à jour facilitée). Bien que “tout-en-un”, notre logiciel n’en est pas moins très complet de telle sorte que nos clients ont toutes les fonctionnalités dont ils ont besoin pour gérer leur formation. En fait, nous développons le produit en enrichissant son cœur avec les fonctionnalités demandées par nos clients et les rendons accessibles à tous.

SF – Le Social Learning (ou Informal Learning) est un sujet très en vogue. Où en sont vos clients dans ce domaine ? Sont-ils en phase d’expérimentation ? Des projets à grande échelle sont-ils déployés ?

MVV – CERTPOINT VLS offre des fonctions de collaboration Web 2.0 que certains clients expérimentent. Web 2.0 devient de plus en plus une réalité à mesure que la jeune génération entre dans la vie active, que les modes informels d’apprentissage prennent le pas et que la collaboration entre employés offrent des possibilités d’apprentissage au-delà de la formation stricto-sensu. Par conséquent, et notamment du fait de la demande de L’Oréal qui compte un grand nombre de jeunes employés (génération Y), nous étendons ces fonctionnalités et les inclurons à notre cœur de produit,  les rendant ainsi disponibles à nos autres clients dans le courant de l’année.

Le défi des médias sociaux pour 2010 n’est pas tant d’utiliser les médias sociaux pour la formation (ils le sont déjà), ni de trouver les bons outils (c’est important mais c’est un détail technique). Le challenge c’est : les organisations sont-elles prêtes à changer pour s’adapter à cette nouvelle méthode d’apprentissage ?

SF – Le Mobile Learning semble sur le point de décoller. Comment CERTPOINT répond-t-il à ce nouveau marché en termes de fonctionnalités et de services ?

MVV – CERTPOINT VLS permet la diffusion sur mobile et cette fonctionnalité est déjà disponible. Nous sommes toutefois sur le point de lancer une version améliorée – K-Tango – qui disposera de plus de fonctionnalités pour les apprenants sur leur lieu de travail et qui servira d’outil de support de la performance pour l’apprentissage continu. Nous travaillons étroitement avec Black & Decker pour développer ces améliorations et nous allons cette année donner accès à une pré-version d’évaluation à 10 organisations correspondant à nos critères de sélection.

SF – Quels sont vos prochains axes de développement ?

MVV – Nous sommes à présent sur le point de fusionner les différentes améliorations réalisées récemment pour nos clients en UN cœur de produit pour que tous nos clients bénéficient de ces fonctionnalités. Nous sommes aussi en train de complètement revoir notre interface utilisateur pour rendre le produit encore plus efficace à utiliser et aussi plus flexible qu’il ne l’est aujourd’hui. Nous allons aussi nous concentrer sur le marché français et prévoyons d’offrir notre expertise, notre système et nos services aux entreprises qui ont besoin d’une plateforme de formation globale pour plus d’efficacité dans leur formation, plus particulièrement pour le transfert de connaissances. Par conséquent, nous allons développer nos activités marketing en France pour valoriser notre image.

Nous avons déjà de fortes capacités pour l’internationalisation. Toutefois, nous sommes en train d’apporter des améliorations pour permettre aux clients globaux d’être plus efficaces dans leur processus de localisation lorsqu’ils doivent travailler au-delà de leurs propres frontières. Nous venons juste de gagner un prix pour les améliorations apportées dans la gestion de la formation globale.

Nous allons continuer à développer notre application mobile car nous pensons que c’est là où il faut être et que c’est vraiment un plus pour toutes les organisations, spécialement les organisations dont le personnel est en contact direct avec leurs clients.

Confirmant notre philosophie du “tout-en-un”, nous investissons aussi beaucoup en Recherche et Développement pour continuer à être à la pointe de l’innovation et à offrir de nouvelles fonctionnalités afin que nos clients s’adaptent aux changements toujours plus rapides et à leurs exigences de compétitivité économique.

SF – Maria, merci beaucoup pour cette interview très enrichissante. J’invite nos lecteurs à visiter le site Web de CERTPOINT pour en savoir plus et à faire part de leurs commentaires et questions ci-dessous…

Interviews précédentes :

Mots-clefs :

Laisser un commentaire

Image CAPTCHA
Rafraîchir l'image